Karim Ghajji, l’athlète le plus titré au monde. Le dimanche 29 janvier 2023, Karim Ghajji et son équipe se sont envolés en l’Allemagne sous l’invitation de la Fédération ISKA. « C’était un séjour très rapide, une convocation à un évènement extraordinaire. » Quinze titres de Champion du Monde, deux titres de Champion d’Europe, plusieurs dizaines de titres de Champion de France et une médaille d’or aux Jeux Olympiques (2010)… Originaire de Meaux, Karim Ghajji a été récompensé pour l’ensemble de sa carrière par la Fédération ISKA avec une ceinture faite sur-mesure intitulée : ISKA Grand Champion. Rencontre avec un athlète hors-norme.

La reconnaissance suprême. Fraîchement revenu d’Allemagne, Karim Ghajji pose fièrement avec la toute dernière ceinture de son palmarès personnel : la ceinture ISKA Grand Champion. Entouré par son équipe, l’athlète nous a ouvert les portes de son club sportif de cœur, Fantastik Armada (Meaux). « Une très grosse surprise ! En plus, c’était mon anniversaire quelques jours avant… c’était un beau cadeau d’anniversaire : une ceinture de boxe. Une récompense par rapport à tous les titres que j’ai gagné, en étant le plus titré de cette fédération, j’ai eu la chance qu’on me remette une ceinture personnalisée avec mes titres inscrits. Une très belle ceinture ! » Une ceinture sertie de diamants rouges qui regroupe l’ensemble des titres de l’athlète dans les deux catégories de la Fédération ISKA (en 75kg et 78kg).

Karim Ghajji, ISKA Grand Champion, est au micro de Crazy Radio

ISKA Grand Champion, la première ceinture de l’histoire. Particulièrement reconnu aux quatre coins du globe, Karim Ghajji a fait ses premiers pas dans la Communauté d’Agglomération du Pays de Meaux. « Elle marque le coup, je suis très très heureux d’avoir eu cette récompense ! C’est une source de motivation pour la suite. » Avide de défis, Karim Ghajji se lance dans le kickboxing (catégorie pieds-poings) à l’âge de 26 ans. « Quand on calcule la normalité, 26 ans, c’est très tard. En sachant que je commençais tard, je me suis dit qu’il fallait que je me donne à fond ! » Mais, impossible ne rime pas avec Karim Ghajji ! Au fil des années, l’athlète multiplie les efforts pour atteindre ses objectifs : le ring. « Je gagnais mes combats, je gagnais des titres, je commençais à me faire connaître… ça a été très vite ! En l’espace de trois ans, je me suis retrouvé en Equipe de France. Au bout de cinq-six ans, j’ai commencé à combattre pour mon premier titre mondial et… je n’ai jamais arrêté. » Une véritable menace constante pour ses jeunes adversaires.

« Cette ceinture, c’est la consécration de tous les sacrifices, toutes les batailles, tout le travail accompli ! »

De la nutrition à l’entretien de son corps… C’est grâce à une détermination sans failles et à un soutien permanent de ses proches que Karim Ghajji a atteint le sommet. « Plus on prend de l’âge, plus les choses sont difficiles. Quand on parle des entraînements, la façon de récupérer n’est pas la même, quand on se blesse, on met du temps à récupérer. La difficulté ? C’est d’être plus pointilleux dans les détails. » A ses côtés, sa famille, ses amis et les jeunes de la Fantastik Armada lui donnent un second souffle. « Je combats seul sur le ring ou dans la cage, mais, si je n’ai pas l’équipe derrière moi pour me soutenir et m’épauler, ça aurait été difficile. Il y a énormément de sacrifices… » Son prochain défi ? Accompagner les jeunes vers une même dévotion pour la discipline du sport (et les valeurs existantes). Actuellement Président de la Fantastik Armada, Karim Ghajji est professeur en kickboxing, catégorie pieds-poings dans l’association. Qui de mieux que le meilleur du monde pour enseigner aux jeunes ? « C’est un acharné de travail, deux entraînements par jour, une diététique irréprochable, il a une exigence tellement puissante envers lui… Il nous pousse à l’être aussi, il nous tire vers le haut. » explique Houcine Zehar avec fierté.

Houcine Zehar, Chargé de communication pour Karim Ghajji, est au micro de Crazy Radio

Une entrée dans le mur des légendes parsemée de sacrifices. Quelle est la plus grande difficulté rencontrée ? « La difficulté, c’est changer de discipline. Il faut être au poids dans la catégorie, je combats à 77kg, hors combats, je suis à 84-85kg. Le fait de faire un certain régime et s’entraîner… Arriver au poids au combat, pour 99% des combattants, c’est une première victoire. Le combat, c’est moins difficile que d’arriver prêt pour la pesée. » Avec sept titres en 78kg et six titres en 75kg… Karim Ghajji est un athlète exemplaire qui continue à se surpasser. « On pourrait croire qu’avec tous les combats que je fais, les coups que je prends… Je pourrais en oublier 70% mais je me souviens de tous mes combats, tous mes Championnats en France, en Hongrie, aux Etats-Unis et en Chine. Pourquoi ? C’est tellement difficile… On ne peut pas oublier ! Chaque combat marque notre esprit. » nous souffle le champion.

« Il est dans le Hall of Fame de cette fédération ! »

Un athlète sans frontières. Après avoir excellé au karaté, au breakdance et en kickboxing… Karim Ghajji s’est lancé un nouveau défi : le MMA (Arts Martiaux Mixtes). « C’est pas possible, il n’est pas humain, il a été envoyé d’une autre planète pour être aussi régulier depuis autant d’années. J’estime qu’aujourd’hui, on médiatise trop peu notre sport. On milite pour les années à venir, pour les jeunes champions. » Football, judo ou même tennis… Quel athlète pourrait être l’équivalent de notre champion Made in Meaux ? « Karim Ghajji, c’est le Teddy Riner du judo, c’est le Rafael Nadal du tennis, c’est le Cristiano Ronaldo du football… Ils ont un même point en commun : la détermination, le sacrifice au travail et un âge avancé. » Désormais impliqué dans le MMA, Karim Ghajji doit apprendre de nouveaux codes et de nouvelles règles pour continuer à surprendre.

Le MMA, un challenge supplémentaire. Dans les prochains mois, Karim Ghajji montera sur le ring pour une organisation française nommée ARES. « On a la chance que le MMA soit autorisé en France. J’ai eu la chance d’entrer en contrat avec la première organisation française ARES. Je combats maintenant pour eux, c’est difficile de changer de domaine, mais il ne faut jamais rien lâcher. » Un contrat signé pour quatre combats avec toujours la même volonté : montrer l’exemple aux jeunes et aux moins jeunes. « C’est une fierté, c’est un exemple pour la ville, le club et pour les jeunes. On met les mêmes ingrédients dans sa préparation que dans celles des jeunes. On aime les accompagner pour être des citoyens modèles et avoir la tête bien pleine. » conclu Houcine.

Le maître-mot de Karim Ghajji ? Quelque soit votre âge, votre passé ou votre condition physique… Avec une volonté de fer et une vigilance du quotidien : tout est possible. Un athlète au grand cœur qui n’a probablement pas fini de nous impressionner… ou même dit son dernier mot sur le ring !