
Le tennis féminin en haut de l’affiche, un message inspirant. Avant de nous éblouir sur les courts de Roland Garros, c’est à Lagny-sur-Marne que Mathilde Johansson a frappé ses premières balles. Une école de la vie qui a mené la joueuse jusqu’au plus haut niveau… En activité de 2000 à 2016, Mathilde Johansson a été classée 59ème mondiale (WTA) et 3ème française au niveau national. Le samedi 5 avril 2025, c’est sous un soleil flamboyant que le complexe de tennis du club de Lagny/Pomponne a été dévoilé dans des locaux flambants neufs situés au Parc des Sports (Lagny-sur-Marne). Mathilde Johansson, un exemple à suivre pour les petites filles.
Le club de tennis de Lagny/Pomponne, une association en pleine croissance. Particulièrement dynamique, le club de Lagny/Pomponne (TCLP) ne manque pas d’ambitions. Le samedi 5 avril 2025, le Président du club s’est montré très ému lors de l’inauguration du Complexe Mathilde Johansson. « C’est une étape très très importante pour le club. On vient d’une petite structure de découverte… On a de gros projets de développement, des projets de compétitions, des projets autour du tennis loisirs et de l’inclusion. On veut vraiment développer cette discipline et inclure le tennis féminin (mais aussi le tennis adapté). » Désormais, les licenciés peuvent jouer toute l’année, et sur plusieurs surfaces. Le complexe comprend trois courts en green set (synthétique) et deux en terre battue. « C’est très bientôt le début de la construction des padels, ça va diversifier la pratique et les adhérents. » Les courts de padels sont déjà très attendus… Les terrains de beach tennis devraient être installés sur un autre site. Le club de Lagny/Pomponne profitera d’un complexe multisports parfaitement adapté à ses besoins. « On est dans une zone sportive (le Parc des Sports), on veut développer des relations avec les autres associations. La structure est totalement ouverte ! » Les enseignants sont formés au tennis santé, ils peuvent accompagner des personnes sur leur remise en forme. Le club de tennis peut accueillir jusqu’à 650 adhérents au maximum (contre 260 actuellement). « On veut garder cet esprit club, cet esprit adhérents ! » Lors de l’inauguration du complexe, Fabien Kesteloot a dévoilé le nouveau logo du club… qui mêle désormais le padel au tennis.


Un projet de longue haleine. Depuis 2012, les équipes du tennis club de Lagny/Pomponne se sont tournées vers les élus pour échanger sur la croissance du club. Une association qui accueille toujours plus de curieux ! « La réflexion a commencé autour d’un troisième court sur l’ancien site, on avait la place… C’était une autre municipalité, ça n’a pas abouti. En 2018-2019, on a commencé à discuter avec Jean-Paul Michel. Il a bien senti qu’il y avait une vraie volonté et une dynamique de club. » Les courts situés entre Lagny et Pomponne étaient insuffisants… Le club refusait régulièrement de nouveaux adhérents. Très rapidement, la pratique du padel a commencé à se développer (et à faire du bruit). Le déclic ! Moins technique que le tennis, le padel permet aux plus novices de s’amuser. L’idée d’un troisième court de tennis a été abandonnée. Le complexe est né ! « Jean-Paul Michel a dit qu’on allait confier ça à un architecte pour l’inscrire dans le projet Parc des Sports. Le premier projet (80% du projet final), c’était le ‘wahou’ ! Il n’a fait que se bonifier, il a même été agrandi sur la partie accueil/évènementiel. » Pendant plusieurs années, la construction du nouveau complexe a été pensé en étroite collaboration avec le club. Et ce n’est pas fini ! « Il va falloir mettre de la convivialité dans ce club. Aujourd’hui, il y a un manque de qualité de réception, notamment des visiteurs (comme les parents). Nous allons accompagner le club house. Comme sur l’aviron, on a souhaité avoir une activité connexe qui soit cohérente avec l’activité sportive. » Dans les mois à venir, un point de restauration devrait être installé sur place (au même titre que le rooftop Aux Deux Barrés, près de l’aviron). Une structure privée qui devrait être complémentaire aux activités de l’association.





Mathilde Johansson, un nom inconnu qui devrait en inspirer plus d’une. Lors de l’inauguration du complexe de tennis, il y en a une qui était particulièrement émue… Entourée par ses amis, sa famille et ses filles, Mathilde Johansson a vécu un jour inoubliable. Méconnue par le grand public, elle a pourtant fait les beaux jours du tennis féminin dans les années 2000. 59ème au classement WTA, la joueuse était 3ème française mondiale. « J’ai commencé ma carrière tennistique à Vaires-sur-Marne, juste à côté d’ici. Très vite, le club de Vaires est devenu trop petit pour moi… Il n’y avait plus assez de joueurs et de joueuses. Le plus grand club dans le coin pour les filles, c’était Lagny. » De l’âge de 9 à 15 ans, c’est à Lagny que la joueuse a frappé ses premiers revers liftés… avant de s’envoler vers Roland Garros. « J’ai tout appris à Lagny, c’est grâce à Lagny que je me suis construite et que je suis devenue la joueuse que j’ai été. Toutes les premières fois, ça a été à Lagny. » Dans sa carrière, Mathilde Johansson aura affronté dix joueuses classées numéro 1 mondiales. Les soeurs Williams en tête ! « J’ai eu une belle carrière, je suis fière de ce que j’ai fais. J’aurais aimé gagner au moins un WTA… Deux fois, j’étais pas loin (à Bogota et à Båstad). J’ai joué tous les Grands Chelems, j’ai joué tous les grands tournois du monde. Je suis fière de ce que j’ai accompli, j’ai eu quelques belles victoires. » Elle compte quatorze titres en simple sur le circuit ITF (International Tennis Federation). « Chaque fois que je jouais à Roland Garros, c’était génial. Je m’entraînais à Roland Garros, c’était chez moi… J’avais mes amis de toujours (remerciés lors de son discours) qui étaient là pour me voir joueur. Jouer à Roland Garros, ça a toujours été des moments forts ! » L’inauguration d’un complexe à son nom (et à la maison) reste indescriptible pour l’ancienne joueuse de Fed Cup. Si la municipalité espérait un nom féminin et latignacien, Jean-Paul Michel ne pouvait pas rêver mieux que Mathilde Johansson !





La pratique du sport, une école pour tous. Comme dans d’autres disciplines, le tennis peine à valoriser ses championnes. Ici à Lagny-sur-Marne, la commune lance un message aux jeunes filles en donnant le nom de Mathilde Johansson à son nouveau complexe. « On a vraiment envie de montrer aux jeunes femmes que c’est faisable. Elles peuvent y arriver ! Ce n’est pas toutes des futures Mathilde. En tout cas, c’est possible d’arriver au niveau des limites qu’on se fixe. J’aimerais qu’elles se fixent le moins de limites possibles ! » Également mère de famille, c’est accompagnée par ses enfants que l’ancienne joueuse est arrivée… Des images fortes ! « C’était très intéressant de la voir venir avec ses enfants. On est capable de tout concilier, on n’est pas obligé de faire des choix. On ne cherche pas à avoir des athlètes de haut niveau, on a juste envie qu’elles se lâchent et qu’elles fassent ce qu’elles ont envie, quand elles en ont envie. » Pour financer cet équipement, la commune a été accompagnée par le département de Seine-et-Marne et la Région Ile-de-France. Un projet soutenu par la Vice-Présidente chargée des sports. « Le département a une politique contractuelle qui permet aux collectivités de venir la solliciter tous les trois ans (dans le domaine qu’elle souhaite). Là, la ville de Lagny-sur-Marne a choisi de le dédier au tennis. On était hyper contents d’avoir ce complexe qui rassemblera de nombreuses villes autour. » Un complexe de tennis définitivement tourné vers le public, et financé par les différentes collectivités.



L’émotion palpable de Mathilde Johansson. Dans les années 2000, la joueuse était l’une des meilleures joueuses françaises… à l’époque de la grande Amélie Mauresmo ! Et pourtant, son nom n’a jamais fait les grands titres. « Les championnes, elles ne sont pas représentées en France. Elles ne sont jamais mises en avant… C’est difficile pour une petite fille qui se met dans un sport. Elles n’ont personne sur qui rêver ou regarder… C’est important d’avoir des noms féminins qui donnent envie. » Avec leurs raquettes à la main, les jeunes filles n’osent pas. Les stéréotypes finissent par peser trop lourdement sur leurs épaules… « Le monde du tennis change… Serena Williams est revenue après une maternité, il y a de plus en plus de joueuses qui reviennent après avoir eu des enfants. C’est bien de montrer au monde qu’on peut être sportive et maman. On n’est pas obligé de tout sacrifier pour être une grande sportive ! » A Lagny-sur-Marne, les joueuses du tennis club de Lagny/Pomponne devraient désormais croire en leurs capacités. Certaines se sentent déjà très inspirées par Mathilde Johansson ! « C’est une consécration d’avoir un complexe à son nom, il n’y a pas beaucoup de sportifs de mon niveau qui en ont. J’ai été une bonne joueuse mais je n’ai pas gagné de Grand Chelem. C’est un petit soleil dans la vie qui fait chaud au coeur ! Je pourrais le montrer à mes enfants quand elles seront plus grandes. » Une véritable reconnaissance éternelle pour cette joueuse remarquable, désormais coach de vie.
« Je ne peux qu’être honorée et fière de ça. Le tennis, ça m’a toujours apporté : une rigueur, des rencontres, des voyages. Le tennis, c’est une super école de la vie ! » Situé au Parc des Sports, le complexe de tennis Mathilde Johansson a été dévoilé en grand public. Un projet qui rend hommage à la carrière d’une joueuse qui a fait ses premières armes à Lagny-sur-Marne ! Plus d’informations, juste ici.