La reconnaissance du braille, un combat universel. En France, Louis Braille, inventeur de l’écriture braille, est le seul seine-et-marnais à reposer au Panthéon. Depuis 1958, Coupvray est propriétaire du Musée Louis Braille dont la gestion est assurée par la Fédération des Aveugles et Amblyopes de France (FAAF). En juin 2024, la commune s’est associée à la Fédération des Aveugles et Amblyopes de France (FAAF) pour lancer un Groupement d’intérêt public (GIP). Le samedi 20 septembre 2025, le GIP Musée Louis Braille a célébré une date historique : le bicentenaire de la première version du braille (1825-2025). Une journée de sensibilisation pour marquer l’histoire.

Le bicentenaire du braille, une date clef. A l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine, le GIP Musée Louis Braille a célébré le bicentenaire de l’écriture du braille (avec six points saillants). Le samedi 20 septembre 2025, les quatre coins de la commune natale de Louis Braille se sont animés en son honneur. « Pour vivre-ensemble, il faut comprendre l’autre. Tout ça, ça passe par des échanges (avec notamment trois tables-rondes). C’est un moment festif ! Les associations ont des stands (blind tennis, cécifoot)… Il y en a pour tous les goûts ! Les voyants comme les non-voyants se rencontrent à travers des des activités. » A 10h, les élus se sont tous réunis au parc du château de Coupvray pour l’inauguration de cette journée. Seine-et-Marne Attractivité a notamment remis le label Tourisme & Handicap au Musée Louis Braille. « Le GIP a une petite année d’existence. C’est le premier évènement important qui nous permet de structurer le braille et toutes les associations autour de nous sur cet événement. 200 ans déjà que le braille existe ! Et en même temps, ça ne fait que 200 ans… Aujourd’hui, le braille est un petit peu en danger. C’est une façon de le protéger et de noter son importance au niveau national et international. » Dans ce combat, la commune s’est associée à son partenaire de longue date : la Fédération des Aveugles et Amblyopes de France (qui représente 80% des associations du territoire national). Le nouveau Groupement d’intérêt public leur permet de travailler collectivement ! « Aujourd’hui, il y a un vrai sujet qui se pose. La technologie augmente (avec l’aide de tablettes numériques)… On pourrait se dire qu’on peut se passer du braille. » Pour les personnes malvoyantes ou non-voyantes, le braille est l’équivalent d’un alphabet. Faut-il toujours apprendre l’alphabet à l’école ? La question ne s’est jamais posée… Alors pourquoi le braille est-il remis en cause ? « Il est important que le braille perdure dans l’éducation des malvoyants et des non-voyants. » assure Thierry Cerri.

Thierry Cerri, Président du GIP ‘Musée Louis Braille’ et Bruno Gendron, Président de la Fédération des Aveugles et Amblyopes de France sont au micro de Crazy Radio

Haben Girma, une marraine en or. Pour célébrer le bicentenaire de l’écriture du braille, le GIP Musée Louis Braille s’est entouré d’une femme remarquable : Haben Girma. Avocate de profession, Haben Girma est une militante inspirante. « Aux Etats-Unis, Haben Girma défend le handicap visuel. Elle a travaillé avec Barack Obama, c’est une femme assez impressionnante. Elle est aveugle et sourde, elle a un mode de communication qui est très particulier… Elle passe à travers un intervenant qui saisit des questions sur une tablette pour qu’elle puisse les recevoir en braille (sur une autre tablette). Elle y répond en direct avec un petit temps de décalage. » Haben Girma est la première diplômée sourde-aveugle de la faculté de Harvard. Rien que ça ! Après avoir découvert la France, la marraine de l’évènement s’est attardée au Musée Louis Braille pour une visite inoubliable (du musée et du jardin)… avant de découvrir Disneyland Paris (partenaire de l’événement). « Je pense que pour les gens… Le Musée Louis Braille, c’est un pan de l’histoire qui s’ouvre. C’est le moment où le monde des aveugles a pu rentrer dans la société (à travers l’apprentissage du braille). » Haben Girma a notamment apprécié sa balade dans le jardin des cinq sens… Un moment fort en émotions !

L’écriture braille, une ouverture vers le monde. Complètement dédié à l’éducation des personnes malvoyantes, Louis Braille invente le braille à l’âge de quinze ans avec un objectif : faciliter le quotidien de ses frères et sœurs. 200 ans plus tard, ils lui disent ‘merci’ ! Une aventure qui ne fait que commencer pour les membres du GIP Musée Louis Braille. « Effectivement, elle ne fait que commencer. Je souhaite poursuivre le travail de recherche autour du braille (et son usage), je pense que les travaux sur ce sujet-là sont importants. Aujourd’hui, le braille doit se développer sinon on fera des personnages malvoyants et non-voyants : des personnes qui ne savent ni lire, ni écrire. » L’écriture braille permet aux personnes malvoyantes d’avoir accès à l’emploi, à la culture ou même à la citoyenneté. « Moi-même, je suis déficient visuel. Je lis et j’écris le braille. Si je n’avais pas le braille… Comment aurais-je pu être universitaire ? Aujourd’hui, comment pourrais-je lire une boîte de médicaments ? » Le braille, c’est tout simplement : un autre alphabet ! L’invention de Louis Braille permet à des milliers de personnes d’être autonomes.

Thierry Cerri, Président du GIP ‘Musée Louis Braille’ et Bruno Gendron, Président de la Fédération des Aveugles et Amblyopes de France sont au micro de Crazy Radio

L’impact du braille dans le monde. En France comme aux Etats-Unis, le braille continue à changer des vies. Aujourd’hui, il est même possible de communiquer ensemble sans se comprendre ! « Dans le monde, le braille avance y compris dans le monde. Les personnes apprennent le braille, ils le lisent et l’écrivent. Les modes d’écriture et de lecture sont devenus différents mais comme pour les personnes voyantes. Aujourd’hui, on peut lire et écrire en braille avec des appareils technologiques. On peut imprimer du braille ! » En étroite collaboration avec l’Allemagne, la France œuvre désormais pour la reconnaissance du braille. Un enjeu mondial qui s’écrit en Seine-et-Marne ! « Il y a effectivement un travail qui est en cours sur l’inscription du braille au patrimoine culturel et immatériel de l’UNESCO. Il y a tout le travail qui va s’engager autour des actions qu’on va mener dans les années à venir pour le développement du braille (et la maison natale de Louis Braille). Au-delà de ça, il y a tout un travail qu’on doit engager autour de rayonnement du braille pour qu’enfin… On arrête de dire que le braille est en perte de vitesse ! » Si la technologie apparaît comme une facilité (avec notamment les tablettes et les outils audio)… Le braille doit être préservé ! « Le braille permet l’accès à la lecture et à l’écriture mais aussi à l’orthographe. » souligne Bruno Gendron.

« Pour vivre-ensemble, il faut que tout le monde ait les mêmes chances. Il ne faut pas de disparité. Travaillons collectivement et on arrivera à aboutir à un monde plus agréable ! » Dans le monde, le braille garantit une égalité des chances. Désormais, le Groupement d’intérêt public oeuvre pour sa reconnaissance. Un combat mené pour les personnes malvoyantes ou aveugles !