Les Studios de Bailly, un projet en concertation. Après avoir découvert le projet de TSF (Maisoncelles-en-Brie), le Nord de la Seine-et-Marne devrait accueillir un nouveau projet cinématographique : les Studios de Bailly. A l’échelle nationale, le cinéma français est actuellement en manque de studios de tournage. Pour attirer les productions étrangères et réaliser plus de long-métrages en interne, le gouvernement et le CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée) ont lancé un plan d’investissement de 350 millions d’euros. Le projet des Studios de Bailly est conduit par CINOPIA (France 2030).

Les Studios de Bailly, c’est quoi ? Situé à Bailly-Romainvilliers, le projet imaginé par CINOPIA devrait s’installer sur 34,4 hectares (à proximité de Villages Nature). Il prévoit une dizaine de plateaux modulables, des petits plateaux et des backlots (studios extérieurs). Après plusieurs semaines de réunions publiques, d’échanges et d’ateliers ludiques… Le mercredi 24 janvier 2024, une réunion de synthèse s’est déroulée à l’Hôtel de Ville. Objectif ? Présenter le projet de CINOPIA aux habitants et aux commerçants. « J’ai assisté à toutes les réunions de cette concertation. C’est un projet qui est exceptionnel ! Il est exceptionnel par sa dimension, on parle de 500 millions d’euros d’investissements, il rend obligatoire la mise en place d’une concertation (par la commission nationale du débat public). Elle a été imaginé par les deux garants qui ont été désignés. » Les réunions publiques ont attiré plus de 250 habitants. « On est très fiers des Romainvillersois parce qu’ils ont répondu à l’invitation, ils sont venus, ils ont écouté, ils ont critiqué et ils ont suggéré. Ils étaient là, ils ont compris que le projet était exceptionnel pour Bailly, le Val d’Europe et Marne-la-Vallée. » A la suite de cette réunion de synthèse, les deux garantes devront rendre leur rapport.

Rémi Préchac, Président de CINOPIA, est au micro de Crazy Radio

A quoi sert cette concertation pour CINOPIA ? Au-delà d’une démarche légale, les échanges avec les riverains permettent à CINOPIA d’affiner leur projet final. « L’intérêt de la concertation, elle est double. Il y a l’idée de pouvoir présenter et formuler le projet à des riverains qui vont devenir des voisins (pour recueillir leurs attentes et entendre leurs inquiétudes). Ça permet de faire émerger des idées, dans les inquiétudes, il y a des inquiétudes qu’on peut surmonter. » Pour CINOPIA, c’est également une chance inouïe pour éviter de futurs recours en écoutant les angoisses des habitants, dès maintenant. Comment a été imaginé le projet des Studios de Bailly ? « C’est un projet de studios essentiellement. Coulommiers (TSF), c’est d’abord un projet de backlots (décors extérieurs). Le projet a une particularité, il est porté par nous, nous sommes des exploitants de studios. Il est conçu par un production designer (architecte) qui est un très grand production designer français, il a fait de très grands films à l’international (le dernier Disney : Jungle Cruise). » Pour répondre aux besoins de l’industrie, l’architecte tourne aux quatre coins du monde. « Il est capable d’envisager un studio fonctionnel et innovant. L’idée est de répondre à tout ce qui n’existe pas dans le monde. » A l’échelle mondiale, la commune de Bailly-Romainvilliers affiche une proximité avec Paris qui fait rêver… Les productions américaines ont l’habitude de faire entre 70 et 100km.

« Un studio de cette taille, c’est de l’emploi direct et indirect. C’est un écosystème complet ! »

Pourquoi la France a-t-elle besoin de nouveaux studios ? Actuellement sous promesse de vente avec EpaFrance, CINOPIA prévoit d’apporter de nouveaux terrains de jeu aux porteurs de projets. Pourquoi la France est-elle en perte de vitesse ? « On a quitté les studios, on est parti tourner dans des décors naturels. Petit à petit, on a quitté les studios… Moins de porteurs de projets, moins d’exploitants, les plateformes sont arrivées. » Aujourd’hui, le contenu vidéo s’est imposé dans nos vies. A l’heure actuelle, les exploitants imaginent des projets moins coûteux et plus vertueux. « Le studio est devenu une évidence. Il y avait un très grand retard… Les studios anglophones ont mieux résisté. Aujourd’hui, on a la chance d’avoir des crédits d’impôts stabilisés qui nous permettent de produire sur le territoire français et d’accueillir des productions internationales. Nous avons actuellement Emily in Paris (saison 4) qui tourne dans nos studios à La Plaine Saint-Denis. » Le territoire francilien intéresse toutes les productions internationales. Cette année, CINOPIA a refusé le tournage de six films. A l’avenir, toutes les productions pourront se servir des Studios de Bailly. « On va fabriquer un objet industriel qui devrait nous permettre d’accueillir tous les types de projets. D’abord, des grosses fictions ! Dans les grosses fictions, il y a des mégas publicités internationales, il y a de tout. » Films, séries et spot publicitaires… Le projet des Studios de Bailly se veut élégant et exigeant.

  • Le projet comprend une recyclerie et une pépinière. Un plan d’eau devrait être créé sur le site. « Nous avons insisté sur l’accès pour l’ensemble des habitants à la ressourcerie. Alors, ce ne sera pas pour acheter le chapeau d’une star mais ce sera pour récupérer des éléments de décors. Tout ce qui sert à construire les décors, ça a une durée de vie extrêmement éphémère. » Moquette, bois ou meubles… Les riverains pourront récupérer plusieurs choses à petit prix.

Anne Gbiorczyk, Maire de Bailly-Romainvilliers, est au micro de Crazy Radio

Quelles sont les prochaines étapes ? Après les différentes réunions publiques, CINOPIA reste désormais en attente du rapport des garantes. « Nous allons revenir à un jeu plus traditionnel avec le dépôt du permis de construire, l’arrêté permettant que le chantier ne fasse pas de nuisances et le suivi du chantier (propreté des voies). Nous allons revenir sur du droit commun. » Le début des travaux est prévu pour 2025. « On parle d’un projet qui donnera un coup de projecteur exceptionnel sur le territoire. On parle de 300 emplois directs (dix fois plus indirectement), on parle de recettes et de notoriété pour le territoire. On va même plus loin… On parle aussi de formation et d’école. On sait que l’école Louis Lumière est en train de réfléchir à une implantation dans l’Est Francilien (à proximité de Paris), ce serait vers Champs-sur-Marne. » Les étudiants pourraient ensuite réaliser leur apprentissage ou leur stage chez CINOPIA.

Quels sont les atouts du projet ? Situé en plein cœur de Bailly-Romainvilliers, le projet des Studios devrait renforcer l’économie locale. A proximité, les employés auront accès à tout un écosystème (restaurants). Le petit plus ? Ils pourront même dormir sur place, de nouveaux hôtels devraient sortir de terre. Le jour où Anne Gbiorczyk a reçu le projet de CINOPIA sur son bureau… Un moment inoubliable ! « Au départ, il est arrivé avec l’Epa qui est venu faire des relevés acoustiques sur le site. L’expression Silence ! Ça tourne… ce n’est pas juste une expression. » Le bruit est l’ennemi de CINOPIA. « Le jour qui a été particulièrement marquant… C’est le jour où on a reçu le dossier de présentation (le support) et qu’on a vu les dates de concertation. On y est ! On va pouvoir le présenter aux habitants. » Grâce aux différentes réunions, de nouveaux aménagements d’ampleur devraient être réalisés par EpaFrance et CINOPIA.

Les premiers coups de pioche devraient démarrer en 2025. La livraison des Studios de Bailly est prévue pour 2027. Retrouvez plus d’informations juste ici.