L’extension de la décharge Capoulade-SUEZ, le combat se poursuit à Trilport. Depuis plus d’un an, le projet de l’extension de la décharge SUEZ (Isles-les-Meldeuses) inquiète les riverains, les élus et les acteurs locaux. Que ce soit pour des questions environnementales, des problématiques autour des nuisances ou le passage de 210 camions supplémentaires… Le projet d’une extension préoccupe les esprits. Suite à un arrêté d’exploitation, pris par le Préfet, la municipalité de Trilport a déposé un recours gracieux. Explications.

La Seine-et-Marne, la poubelle du Grand Paris. En projet, l’extension de la décharge de SUEZ a reçu l’avis favorable de la commissaire-enquêteur. « La décharge existe déjà, on est pas pour ou contre, elle existe. Il y a un projet de développement d’activité qui présente quelques questionnements de fonds sur le périmètre et le volume d’activité proposé, selon nous. » Rapidement, les acteurs du territoire ont partagé leurs inquiétudes. Une pétition en ligne a vu le jour avec plus de 800 signataires. « Les réponses du commissaire-enquêteur dans ce rapport ne nous ont pas forcément convaincus. Nous demandions une concertation qui ne se limite pas aux seules communes du périmètre de la décharge. » Quelles sont les attentes des Trilportais ? Jean-Michel Morer requiert des études d’impacts sur la mobilité. « Le projet de SUEZ parle 210 camions (allers-retours) et de ferroutage (deux trains et trois barges) alors qu’il n’y aura ni train, ni barge sur la Marne parce que les filières n’existent pas. » Les riverains s’interrogent également sur les conséquences pour leur environnement.

Jean-Michel Morer, Maire de Trilport, est au micro de Crazy Radio

L’avis favorable de la commissaire enquêteur, une surprise ? Ici, l’élu parle d’un rapport qui n’a pas été à la hauteur des enjeux. « Comme l’Etat nous le demande à chaque projet d’aménagement urbain d’ampleur, nous avons demandé des études liées à la mobilité. Trilport est une plaque tournante en termes de mobilités. L’étude d’impacts est absente du dossier de l’enquête publique, elle est absente des conclusions de la commissaire-enquêteur. » Située à Isles-les-Meldeuses, l’extension de cette décharge pourrait impacter notre environnement. « Une forte inquiétude sur les dangers potentiels que pouvait naître ce dossier sur la Réserve Naturelle du Grand Voyeux et avec un site Natura 2000 qui est quand même une pépite en termes de biodiversité locale. » Les espèces présentent sur place pourraient être des victimes collatérales d’un tel projet. « On pose des questions, on demande à être convaincu par les réponses. Ce n’est pas simplement la ville de Trilport, c’est des parlementaires et des élus locaux qui se sont émus. Aujourd’hui, au regard de l’arrêté du Préfet, c’est ce qui nous amène à faire un recours gracieux, lui demandant de revoir les modalités mises en place. » La commune requiert une concertation étendue à tous les territoires et des réponses concrètes. Aujourd’hui, la municipalité s’engage dans une phase plus conflictuelle.

« Nous nous refusons à signer un chèque en blanc à SUEZ ! C’est à elle de s’adapter à nos contraintes ! »*

Un projet sur le long terme. Pour maintenir un certain dialogue républicain, la commune vient tout juste de déposer un recours gracieux. Une étape nécessaire ? « C’est un projet qui ne concerne pas que notre génération, c’est un projet qui s’étale sur 28-30 ans et qui devrait changer de dimension… C’est surtout l’après 2028 qui nous inquiète ! Nous n’avons aucunes réponses concrètes, aucunes réponses précises, des réponses très floues, très opaques. Nous demandons un minimum de transparence et de lucidité. On fait appel à l’intelligence collective, à la sagesse des uns et des autres. » Amoureux des richesses de son territoire, Jean-Michel Morer porte quotidiennement sa casquette de riverain avec son écharpe d’élu. « Quand vous faites un projet d’écoquartier comme on l’a fait sur la ville, on a eu pas mal d’études à faire sur la biodiversité, sur les sols et sur les mobilités. C’est normal ! On répond aux injonctions de l’Etat qui sont de développer l’habitat, c’est une obligation légale (la loi SRU). Parfois, on a le sentiment qu’il y a des injonctions contradictoires. Pour moi, ce territoire est fragile. » En ligne de mire, la municipalité compte bien préserver son écosystème et son environnement naturel.

« L’extension m’inquiète à titre citoyen. » souligne le maire de Trilport. La pétition contre l’extension de la décharge est toujours en ligne. Retrouvez plus d’informations, juste ici.