Les Vignerons Houdayer Boucain, une longue et belle aventure humaine. Terre de fromage, la Communauté d’Agglomération Coulommiers Pays de Brie était autrefois un véritable terrain de jeu pour les vignerons. Après Guérard… Ce sont les terres de Saint-Augustin qui retrouvent la richesse des vignes sous l’impulsion d’un duo complémentaire : Johan Boucain et Sébastien Houdayer. Deux hommes investis par une même passion : l’amour du territoire.

Petit village de charme, Saint-Augustin, un havre de paix. Dans le Domaine de l’Aubetin, les deux vignerons retroussent leurs manches pour faire renaître, les vignes, de leurs cendres. Le vendredi 12 mai dernier, l’aventure a officiellement débuté pour nos deux vignerons en herbe. Accompagnés par quelques acolytes et amis, plus de 4 000 pieds de vignes ont été planté sur le week-end. « C’est un projet qui mobilise pas mal de monde, tant sur la commune que dans l’agglomération ou sur le département. Le projet interpelle, ça pose des questions, on est assez enthousiastes sur le projet parce que c’est du partage. On arrive sur la terre, on arrive sur du concret maintenant qu’on a nos pieds et qu’on commence à planter. » Sébastien aime le rouge… Johan est un amateur de blanc… Alors, pour satisfaire les palets de deux compères, le choix des cépages est apparu comme une évidence ! En terre, quatre grands cépages : le Pinot noir, le Chardonnay, la Syrah et le Gamay.

Johan Boucain, co-fondateur des Vignerons Houdayer Boucain, est au micro de Crazy Radio

Comment plante-t-on un pied de vigne ? L’étape tant attendue… Armé de ses bottes et d’un casque, Sébastien Houdayer ne cache pas son euphorie. A ses côtés, Johan Boucain retravaille les pieds de vignes avec une attention particulière. « On a reçu nos pieds de vignes, un peu avant le week-end, il faut les isoler au frais, la météo est assez clémente… on n’a pas trop de difficultés. Il faut préparer les pieds de vignes, ils arrivent avec des grosses racines. Il faut recouper les racines pour redonner un peu de vigueur et pouvoir les mettre dans les trous qu’on aura préparé pour pouvoir planter tranquillement et sereinement. » La clé du succès ? Le respect total du pied de vigne (qui a besoin d’être dorloté) ! « Toutes les étapes sont importantes. Quand on plante ce pied de vigne, on l’a pour quarante-cinquante ou soixante ans… Tout est essentiel, tout est minutieusement effectué, on est quand même accompagné par le pépiniériste. A l’école, on apprend pas mal de choses autour du pied de vigne pour réussir une bonne plantation. On a appris la théorie, maintenant, c’est la pratique. » Pour commencer, Johan et Sébastien planteront leurs cépages sur 1,3 hectares (sur une surface totale de 2,5 hectares).

Un pied de vigne, ça ressemble à quoi ? « C’est un bâton qui fait une trentaine de centimètres avec des racines qui font une quinzaine de centimètres… Il a la tête rouge, souvent parce qu’il a de la cire. On a un porte-greffe et un greffon, la cire sert à nouer les deux et les maintenir dans le temps. Le porte-greffe va permettre de résister à la maladie qui est toujours présente, le phylloxéra. Ensuite, on a le greffon (le cépage), la partie extérieure de la vigne. » Jusqu’aux années 1800, la petite commune de Seine-et-Marne faisait la fierté gastronomique du territoire avec des vins savoureux. Une histoire qui s’est brutalement interrompue… à cause de cette petite bête. Comment les deux viticulteurs peuvent-ils l’éviter ? « C’est grâce à ces porte-greffes américains (revenus d’Amérique à la suite du phylloxéra). En France, on passe systématiquement par des porte-greffes américains pour pouvoir replanter et éviter le phylloxéra qui est toujours présent dans la terre. » Quels sont les autres problématiques existantes ? « On a le phylloxéra, on a aussi pas mal de nuisibles, les chevreuils sont friands des jeunes bourgeons, les sangliers aiment retourner la terre, donc, on préserve nos chances au maximum en mettant ce grillage… Ce champ est clôturé de fond en comble. C’était nécessaire avant la plantation. » Face à futurs fauteurs de troubles… Sébastien et Johan sont armés, en conséquence !

Après la plantation… Quel est la prochaine grande étape ? « Maintenant, on plante, on va laisser le pied de vigne se former gentiment pendant l’été, on va peut-être l’arroser, si on a une période de sécheresse. On va créer son tronc de formation… Pendant deux ans, il va falloir monter son tronc de formation à quarante-cinquante centimètres pour qu’il puisse tenir sur son palissage et prendre sa forme. » Vous voulez aider les Vignerons Houdayer Boucain ? Ils sont toujours à la recherche de bénévoles. « Il y a toujours du travail dans la vigne, on aura de la taille à faire, on aura de l’ébourgeonnage, on aura de l’écimage à faire, on aura des vendages… Il y a toujours de l’activité dans la vigne. On sait recevoir les personnes qui veulent nous aider… On prend toutes les bonnes volontés ! » Les premières cuvées devraient sortir de terre en 2025 ou 2026.

« C’est l’euphorie ! On touche réellement du doigt, le projet ! On est dans la terre, on plante nos pieds de vignes… On démarre officiellement ! » Pour rappel, cette belle aventure a commencé autour d’une campagne de financement participatif… couronnée de succès, avec plus de 20 000 euros récoltés ! Vous voulez vous joindre à l’aventure ? Suivez nos vignerons sur Facebook ou Instagram !