Les Toques de la Rep, un collectif pour faire entendre la voix des femmes. A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, rencontre avec Delphine Mairiaux. Gérante des brasseries Le Gorille (Lagny-sur-Marne), Le Cercle (Montévrain) et Cirkus (Meaux), la propriétaire a co-créé le collectif Les Toques de la Rep avec Nadia Ayadi, Présidente des Femmes chefs d’entreprise de Seine-et-Marne (FCE) et Valérie Prieux, Présidente de Seine-et-Marne Entreprises (SME).

« J’ai des propositions qui sont la revalorisation des salariés, la rétroactivité des aides et puis, une reprise progressive de notre ouverture dès que possible et au plus tard : mi-avril. »

Faire rentrer les restauratrices dans le débat. Avec la crise sanitaire, les plateaux télévisés ont accueilli de nombreux restaurateurs, mais peu de restauratrices ont eu le droit à la parole. « Toutes les femmes ont le droit à la parole, quelle qu’elle soit. La parole est importante parce que nous n’avons pas les cordes vocales qui vibrent, nous n’avons pas la force physique et c’est par la rhétorique et la présence que l’on gagnera du terrain et de la visibilité. » assure Delphine Mairiaux.

Delphine Mairiaux, co-fondatrice du collectif Les Toques de la Rep, est au micro de Crazy Radio

Les Toques de la Rep, un combat féminin. En créant ce collectif, les restauratrices font entendre leurs voix et ont une aide permanente sur des questions d’actualités (Exemple : les aides auxquelles elles ont droit, peuvent-elles arrêter la vente à emporter en cas d’échec). « Les Toques de la Rep est née d’un constat, l’absence de la parole féminine dans la restauration alors que numériquement, on estime à 30% des structures tenues par des femmes, mais à peine 10% de PIB généré par la restauration, parce que souvent ce sont des petites structures. (…) Aujourd’hui, les Toques de la Rep, c’est 400 personnes qui ont répondu à l’appel. » Si pour l’instant, le collectif apporte des réponses concrètes autour de la crise économique, Delphine Mairiaux compte aider les restauratrices financièrement. « J’aimerai transformer les Toques de Rep en une réponse plus financière. Un collectif qui se transformerait en fondation pour aider les femmes à créer leur micro-entreprise, à faire du micro-crédit et du prêt d’honneur. » explique la chef d’entreprise.

Faire entendre leurs voix avec des propositions concrètes. Pour défendre les restauratrices et les salariés du secteur, c’est avec le collectif que les femmes s’engagent. « Avec les Toques de la Rep, on donne de vraies propositions économiques qui ont été d’ailleurs reprises. Je soulevais le problème également des salariés parce que certes il y a le problème des indemnisations où je réclamais un pourcentage des charges fixes (…) Aujourd’hui, on a 20%, ce qui est très très bien. Il faut que ça continue et que ce soit rétroactif… C’est ma première demande : une rétroactivité des aides. La prise de conscience du gouvernement a été tardive. (…) » explique Delphine Mairiaux.

La restauration, le combat des salariés. Face aux mesures gouvernementales qui s’éternisent de nombreux salariés se retrouvent en chômage partiel depuis la fermeture des restaurants. « Je demande une prise en charge plus importante pour les salariés. Aujourd’hui, 70% de son salaire brut, c’est 84% de son salaire net : ça veut dire 16% en moins, ça veut dire au bout d’un an, deux mois de salaire en moins. Qui aujourd’hui sait vivre avec deux mois de salaire en moins ? Donc, je réclame une revalorisation du chômage partiel pour les secteurs sinistrés. (…) Je demande au gouvernement de prendre ses responsabilités, aujourd’hui, on est le pays le plus taxé au monde avec 62% de charge fiscalité et travail (…). » précise la chef d’entreprise.

Née pendant la crise sanitaire, Les Toques de la Rep compte soutenir les restauratrices et faire entendre leurs voix dans des postes à responsabilités (où les femmes sont trop peu représentées).